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d’embrasser tous ses parents, et jamais je n’ai autant tenu qu’à ce moment à ce privilège de bon accueil.

Mme Maudhuy arrivait ; elle s’étonna et même se troubla un peu en reconnaissant, d’après ces premiers mots de son neveu, que le projet de l’oncle Carloman pouvait bien n’être pas du radotage.

La surprise qui avait jeté Cécile dans les bras de son cousin eut son pendant burlesque dans l’empressement avec lequel Charles entra au salon pendant qu’on y échangeait encore ces compliments confus qui suivent les surprises. Averti dès l’anti-chambre par la servante, et trompé aussi par ce nom de Carloman Maudhuy, il se présentait avec cette physionomie dont le sourire est une douce flatterie à l’adresse de l’hôte imprévu. Il recula aussi de quelques pas en trouvant, à la place de l’oncle à héritage, son compétiteur de succession, ce neveu d’Amérique, et il ne sut pas assez vite composer son personnage pour que la mine allongée succédant tout à coup à son sourire ne fût visible pour tous.

Carloman fut obligé, pour serrer les mains de son cousin, de les aller prendre au bout de deux bras ballant de surprise désappointée, et il dit à son cousin :

— Oui, Charles, ce n’est qu’un revenant d’Amérique, et non pas l’oncle de Sennecey. Je vous demande pardon à tous de n’avoir pas songé que cette homonymie causerait une erreur… et aussi une déception.