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avec l’assentiment de Mme Maudhuy, écrivait à M. Trassey afin de lui demander des nouvelles de l’oncle Carloman dont on n’avait pas de lettre depuis quinze jours.

La sonnette tinta dans l’antichambre.

— Voilà Charles qui arrive, dit Mme Maudhuy. Je crains qu’il ne trouve la lettre à Mme Trassey trop aimable. Avant de la lui communiquer, il sera bien de modifier quelques-unes de tes expressions. C’est bien assez d’être en désaccord sur des sujets graves. Ne soulevons pas d’autres incidents. Ainsi, ma fille n’assure pas Mme Trassey de tes respects affectueux, mets : compliments empressés, c’est suffisant ; puis dans le corps de la lettre…

La servante entra et interrompit cette explication.

— Madame, dit-elle, c’est M. Carloman Maudhuy. Je l’ai fait entrer au salon.

— Mon oncle ! s’écria Cécile à demi suffoquée de joie, de surprise.

Sans attendre sa mère, elle courut au salon qui n’était éclairé que par la petite lampe de l’antichambre, et elle se précipita dans les bras du visiteur ; mais tout aussitôt elle recula d’un pas. Ce n’était pas l’oncle de Sennecey qui recevait cette caresse de bienvenue, c’était un grand jeune homme de belle mine qui protesta ainsi contre la retraite effarouchée de Cécile :

— Ah ! ma cousine, j’avais bien droit à votre baiser. Quand on revient de loin, il est de tradition