tions les plus chaleureuses. Cette situation se prolongeait sans qu’Albert Develt se décourageât. Il disait espérer tout du temps et le laissait entendre lorsqu’une allusion trop directe de sa part autorisait Cécile à protester qu’elle ne changerait pas.
La jeune fille n’avait aucun recours contre ces sollicitations approuvées par les siens, pas même la possibilité d’alléger sa peine en la racontant à l’oncle Carloman, dans ses lettres hebdomadaires. Elle aurait craint de l’indisposer contre Charles, et c’est de Charles seul qu’elle aurait eu à se plaindre. Cécile sentait en sa mère un fonds de tendresse qui s’efforçait de prendre les apparences de la rigueur mais cette énergie était empruntée, et serait tombée d’elle-même si elle n’eût été de jour en jour surexcitée par Charles.
Cécile ne disait donc rien, dans ses lettres à l’oncle Carloman, des discussions qui assombrissaient sa vie ; mais une mélancolie invincible perçait malgré elle dans tout ce qu’elle écrivait à Sernecey. Elle n’oubliait pourtant pas de découper chaque semaine dans son journal le rébus qui était inséré et de le mettre dans la lettre, accompagné de son explication. L’oncle Carloman répondait, non selon le mode habituel de sa correspondance, mais par une série de rébus dont les dessins exprimaient, soit une maxime morale, soit quelques mots de tendre affection adressés à Cécile. Curieux d’inspecter ce qui s’échangeait entre l’oncle et la