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XIX

Albert Develt n’avait pas oublié sa promesse : il pensait même l’avoir galamment dépassée en faisant apporter par un jardinier-fleuriste, la veille du retour des dames Maudhuy, une cinquantaine d’arbustes et de plantes en pleine floraison, pour remplacer les anciennes cultures de Cécile, séchées dans leur terre poussiéreuse par les soleils d’août. Après avoir disposé sa commande de façon à la faire valoir, le jardinier avait emporté dans ses mannequins vides ces anciennes plantes de rebut.

Ce fut pour la jeune fille un chagrin entre tant d’autres que de ne pas retrouver un seul spécimen de ses élèves. Le moindre sédum cultivé par elle avait son histoire, et quant aux plantes obtenues de graines, quant à ses dattiers et à ses poivriers, par exemple, sa sollicitude à leur égard était mêlée du juste orgueil d’avoir su réussir des cultures aussi délicates. Mais sédums, dattiers et plantes annuelles que Cécile comptait retrouver prospères étaient pêle-mêle dans le trou au fumier chez le jardinier qui avait garni la terrasse de géraniums, d’horten-