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cet échantillon de plante et de terre de mon jardin si je ne t’avais appelée.

Cette attention du jeune homme toucha Cécile plus vivement qu’elle ne l’aurait voulu, et il en perça quelque chose dans son remerciement qui troubla Julien Trassey. Il répondit en balbutiant que Mlle Maudhuy était trop bonne de se dire reconnaissante d’une si petite chose, et brusquement il la salua en ajoutant qu’il lui souhaitait un bon voyage.

— Comment ! s’écria l’oncle Carloman, est-ce que tu ne conduis pas ces dames à la gare ?

— Non, mon parrain. Jean mènera la voiture. J’ai affaire aux vignes de Beaumont.

— Bah ! ce n’est rien de pressé. Il y a autre chose. Qu’est-ce donc ? Je veux le savoir.

— Puisqu’il faut vous l’avouer, mon parrain, répondit Julien dont la contenance se raffermit, j’ai du chagrin à voir partir les dames Maudhuy et je ne me sens pas le courage de les reconduire.

Cet aveu franc, cordial, fit oublier à Cécile les scrupules délicats que les interprétations risquées de Reine Limet lui avaient inspirés ; elle fit un pas vers Julien Trassey et lui dit, en lui tendant la main :

— Je ne vous confie pas le soin d’égayer mon oncle ; ce serait renverser les rôles entre nous. Si j’ai été sa garde-malade pendant quelques jours, il y a longtemps que vous remplissez à son égard les devoirs d’un fils. Mais je vous prie de lui rappe-