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avait quittés brusquement après une allusion au désir qu’avait le cousin de Chicago de connaître Cécile qui venait d’être faite par l’oncle Carloman ; celui-ci dit à la jeune fille :

— Je te sais gré de ce que tu as voulu faire pour moi ; mais je ne veux pas que tu perdes tes yeux à pleurer, ni que ton cher visage pâlisse. Je trancherai toute difficulté aujourd’hui.

Le lendemain, la nouvelle du départ des dames Maudhuy se répandit dans Sennecey. C’était M. Maudhuy lui-même qui, ne voulant pas priver trop longtemps de sa famille son neveu de Paris, engageait sa belle-sœur et sa nièce à l’aller rejoindre. Les dames Maudhuy seraient toujours les bienvenues à Sennecey, où chacune de leurs visites serait considérée comme une faveur.

Cette initiative de l’oncle Carloman venait à point pour alléger Mme Maudhuy d’une vive crainte. La dernière lettre de Charles annonçait que si sa mère et sa sœur ne revenaient pas dans la huitaine, il demanderait un congé de quinze jours pour aller les rejoindre. Or, Mme Maudhuy savait par expérience que ce qui pouvait faire le plus de tort à Charles auprès de son oncle, c’était de passer quelque temps chez celui-ci. Tout en considérant son fils comme le chef de famille et en professant à son égard cette tendre déférence des mères qui ont abdiqué, Mme Maudhuy ne pouvait se dissimuler que Charles était d’humeur cassante, ombrageuse, et s’irritait de la plus légère contradiction. Un tel