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sérieux, ce projet de mariage. L’oncle Carloman ne s’était pas aperçu du trouble anxieux qu’avait subi sa nièce tant qu’il n’avait pas nommé cet épouseur inconnu ; mais il l’observait maintenant et saisissant au vol son sourire chargé d’une légère ironie, il lui dit :

— C’est un mariage plus avancé que tu ne crois, Cécile. Une des deux parties consent, et avec enthousiasme. C’est Carloman à qui j’ai envoyé ta photographie dans une lettre où je lui contais par le menu ce que tu es, quels goûts, quel caractère j’aime en toi. Il m’a répondu que tu étais juste la femme qu’il rêvait. Voici sa lettre que je tire de mon portefeuille, mais comme la primeur de cette lecture revient de droit à ta mère, fais-moi le plaisir, Cécile, d’examiner cette photographie qui porte une dédicace à ton adresse. Voici : À ma cousine Cécile, le plus dévoué de ses admirateurs, C. Maudhuy.

Cécile dut prendre des mains de son oncle la photographie qu’il lui tendait, et elle la regarda pendant que Mme Maudhuy lisait la lettre de son neveu d’Amérique.

— Eh bien ! N’est-ce pas qu’il est beau garçon ? dit le vieillard.

— Il a l’air d’un Anglais, répondit Cécile.

Et comme son oncle se récriait sur cette appréciation dont il ne savait qu’augurer, elle ajouta :

— Que puis-je vous dire sur la foi d’une photographie ? Mon cousin a l’air franc et droit. Il me plaît comme cousin ; mais je ne puis lui rendre sa