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de sa sœur avec le filleul de l’oncle Carloman. Dans ses réponses, Mme Maudhuy avait rassuré son fils. D’après elle, Julien était un pédant de village, c’est-à-dire la plus triste espèce d’hommes et la moins faite pour plaire à une Parisienne. Ce butor avait d’ailleurs le bon sens de traiter la nièce de son patron en personne au-dessus de sa propre sphère. Charles pouvait être tranquille. Sa mère veillerait. Elle ne voulait pas d’un sot mariage pour Cécile, et même en dehors du danger au sujet de l’héritage, elle ne consentirait pas à donner sa fille à ce rustre prétentieux. Cécile devait épouser, soit M. Develt, soit tout autre jeune homme bien posé dans le monde et pouvant honorer la famille Maudhuy.

Tel était l’accord fait entre la mère et le fils ; mais cette conclusion était impossible à énoncer devant l’oncle Carloman, et Mme Maudhuy ne put répondre que par des faux-fuyants à la question directe qui lui était adressée.

— Je vois, lui dit le vieillard, que vous ne voulez pas m’avouer franchement votre idée, et j’ajoute trop peu d’importance aux romans biscornus de M. Cruzillat pour insister. Il est plus simple de vous décliner le nom du prétendant de mon choix. Sans vous faire languir plus longtemps, c’est mon neveu et filleul, votre neveu, ma sœur ; c’est Carloman Maudhuy.

Le cousin d’Amérique ! Cécile releva la tête, et après la première surprise, elle sourit. Elle et son cousin ne se connaissaient point. Ce n’était pas