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la position et, je crois pouvoir l’affirmer, le caractère réunissent les meilleures conditions que nous puissions tous souhaiter pour notre chère enfant.

Cécile baissa la tête ; elle se sentait rougir et n’osait plus montrer son visage empourpré par un trouble invincible. Son cœur oppressé battait à coups lents et profonds… Quel pouvait être ce jeune homme patronné par l’oncle Carloman ? Une fois de plus, elle crut entendre les jolis sarcasmes de Reine Limet, et elle oublia de se défendre d’avoir été charmée, attendrie, pénétrée.

— Mon frère, disait pendant ce temps Mme Maudhuy d’une voix vibrante, si vous faites allusion à je ne sais quel papotage dont le docteur Cruzillat m’a régalée avant-hier soir, sachez que je ne consentirai jamais pour Cécile à une union qui lèserait les intérêts de Charles.

— Que signifie ceci ? demanda l’oncle Carloman qui, de bonne foi, ne comprenait pas.

Mme Maudhuy ne put pas expliquer l’exclamation qui lui était échappée. Dans sa correspondance, Charles avait traité la question de l’héritage futur comme une partie d’échecs à jouer, c’est-à-dire en faisant toutes les suppositions possibles sur les diverses combinaisons des intérêts et des sentiments en jeu. Il n’avait donc pas négligé le cas où le vieillard, pour avoir le droit de favoriser son protégé, ménagerait un mariage entre celui-ci et Cécile, et cette crainte s’était fait jour dans les questions qu’il adressait à sa mère sur les rapports