Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fut touchée à vif plus d’une fois dans le débat où l’oncle Carloman accusait Mme Maudhuy de se laisser mener par son fils, et où Mme Maudhuy se plaignait d’avoir une fille assez ingrate pour souhaiter quitter sa mère.

Toutes les objections possibles furent ressassées, tournées dans tous les sens de part et d’autre. Si absolu d’habitude, l’oncle Carloman mettait une patience évidente à ne pas aigrir la discussion. Peu à peu Mme Maudhuy faiblissait ; attendrie par les larmes de sa fille, elle était poussée dans ses derniers retranchements par les prières du vieillard qui mettait de la délicatesse à demander comme une grâce ce qu’il aurait pu réclamer sous peine de sa défaveur future. Mais la pensée des instructions de son fils retenait sur ses lèvres un acquiescement. Ne sachant plus à quel argument se vouer, elle finit par dire qu’elle ferait avec peine, mais résolument, le sacrifice d’une séparation cruelle à son cœur maternel, mais il y avait des considérations, personnelles à Cécile, qui exigeaient le retour de la jeune fille à Paris.

— Lesquelles ? demanda le vieillard.

— Cécile a vingt et un ans et il est grand temps qu’elle se marie. Les épouseurs ne viendraient pas la chercher à Sennecey, où vous ne recevez personne.

— Et pourquoi pas ? s’écria l’oncle Carloman. Vous n’obligez à dire prématurément que j’ai un mari tout trouvé pour Cécile ; un mari dont l’âge,