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le vieillard radieux. Passons au second point de notre entretien. Charles s’ennuie seul à Paris, paraît-il, et vous réclame depuis longtemps. Ta mère veut quitter Sennecey la semaine prochaine, Je me suis si bien habitué à ta présence, mon enfant, que tu vas emporter, me semble-t-il, le bienfait de ma convalescence, et que je vais retomber plus malade que jamais dans cette maison que tu égayais de ta jeunesse. Ce sont les affections comme la tienne, vois-tu, qui sont le soleil des vieillards. Quand tu ne seras plus là prête à choyer ton vieil oncle, je ne sais ce qu’il deviendra.

Cécile s’accouda sur les genoux de l’oncle Carloman et tendant vers lui des mains suppliantes qui vinrent s’abattre doucement sur la poitrine du convalescent par une affectueuse caresse, elle lui dit :

— Et si vous consentiez à me garder quelque temps ? si je restais avec vous ? Mère sera avec Charles, nous pouvons nous partager afin que vous n’ayiez pas l’ennui de rester seul.

— Ah ! s’écria l’oncle Carloman, il faut que je t’embrasse pour te remercier d’avoir eu cette idée la première.

Mme Maudhuy s’interposa entre ces deux effusions qui mettaient à néant les plans de son fils, et elle combattit pied à pied le projet de laisser Cécile à Sennecey.

Cécile ne prit part à la longue discussion entre son oncle et sa mère que par ses larmes, car elle