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pantomime désolée, et répétait l’une après l’autre en les commentant de dénégations confuses, les accusations portées par Cécile contre son prétendant. Mais la voix de Mme Maudhuy était suffoquée par l’indignation, et il n’y eut de perceptible que cette question adressée à sa fille :

— Qu’entendez-vous, mademoiselle, par « ses guitares ridicules ? »

— Pardonne-moi, mère, j’avais la tête un peu montée par l’affreuse perspective d’un tel mariage. Je nomme guitares ces cavatines de sensibilité dont M. Develt apprenait par cœur les motifs pour me les débiter, parce qu’il s’était aperçu que je suis une brave niaise, à prendre par les sentiments. Par bonheur, j’ai l’oreille musicale, et ces guitares ne sont ni dans la voix ni dans les moyens de M. Develt. Mais il a donc fait fortune depuis notre départ ?… Non, la question est mal posée. Il ne songerait pas à moi dans ce cas. Mon oncle, c’est vous qui alliez me doter ?

— Naturellement, répondit Mme Maudhuy qui fit tenir dans ce seul mot tout un poème de regrets maternels.

Cécile venait de détruire en un instant l’œuvre de diplomatie que sa mère avait menée depuis deux mois par d’insinuants pourparlers jusqu’à cette conférence de son beau-frère.

— Grand merci, dit Cécile. Mon oncle, laissez mes beaux yeux dans votre coffre-fort.

— C’est entendu… tu refuses M. Develt ? reprit