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pour pouvoir être vue de sa fille qui n’était plus sous le rayon de son regard depuis qu’elle s’était assise aux pieds de l’oncle Carloman ; puis, elle tança la gaieté de Cécile par cette semonce maternelle :

— Cécile, c’est abuser de cette sotte morgue des jeunes filles qui croient se rehausser en faisant mépris des plus flatteuses attentions. Ceci n’est ni de ton cœur ni de ton style. Tu as emprunté ces façons évaporées à Mlle Limet. Je t’engage à les lui rendre ; elles ne te sient pas. Tu es bien ingrate envers M. Develt qui m’écrit chaque semaine et se lamente de la longueur de notre absence.

— Ma sœur, dit l’oncle Carloman, je vous prie de me laisser élucider à fond cette question sans vous en mêler. Cécile, ce n’est plus une demande conditionnelle que t’adresse M. Develt. La difficulté qui l’arrêtait est levée. Te plaît-il, consens-tu à l’épouser ?

— Jamais ! à aucun prix ! s’écria Cécile avec une chaleur qui la surprit elle-même. La proposition qui venait de lui être soumise lui répugnait à tel point qu’elle ajouta avec une exagération de jeune fille :

— Je le déteste de la tête aux pieds, lui et ses airs gourmés, sa bouche pincée, ses guitares ridicules et ses ongles crochus dans lesquels il se mire.

L’oncle Carloman se frottait les mains ; il jubilait. Quant à Mme Maudhuy, elle se livrait à une