Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit Reine Limet ; M. Julien en sait plus que moi là dessus ; mais si j’en juge d’après son air embarrassé il ne se soucie pas de vous l’apprendre.

— C’est vous, mademoiselle, qui vous plaisez à me mettre au supplice aujourd’hui, dit Julie Trassey, après s’être remis d’une légère confusion qui n’avait pas échappé à l’œil malin de la jeune fille. Mais je n’ai pas à esquiver cette seconde explication, et il vaut mieux qu’elle vienne de moi que de Claude Costet. Je ne me serais pas ingénié à tirer ce vieillard de chez son gendre où il est un peu durement traité, si Mlle Cécile ne s’était intéressée à lui au point de demander chaque jour de ses nouvelles tant qu’il a été souffrant, et de s’inquiéter ensuite de sa situation précaire. Cette bonté de Mlle Cécile m’imposait de chercher un moyen d’adoucir le sort de ce vieillard. Il s’est trouvé que la fermière des Trafforts, alanguie par les fièvres, ne pouvait soigner sa basse-cour qui est la plus nombreuse de tout l’arrondissement et qui exige des soins minutieux, sans parler de fréquents voyages aux foires d’alentour. Je lui ai conseillé de prendre Claude Costet pour cette besogne qui demande de la méthode, de la régularité et qui n’a rien de fatigant. Il s’acquitte à merveille de son office et s’occupe entre temps à cent autres menus travaux, ce qui le fait prendre en gré aux Trafforts où l’on avait commencé par rire de cette place de fille de basse-cour donnée à un vieillard. J’avais dû, pour mettre fin à ces quolibets, annoncer que c’était Mlle Mau-