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neaux de bois sculpté, ces statues de pierre que j’ai recueillis m’amusent, sont mon luxe, à moi, et si ce goût a quelque chose d’inusité, je ne pose pas pour le savant ni pour l’homme original, puisque je ne montre ma petite collection à personne et que vous n’en soupçonniez pas l’existence depuis deux mois que vous êtes à Sennecey.

— Mais vous me laisserez visiter votre musée, maintenant que j’en connais le voisinage ? lui demanda Cécile. Ne me dites pas non, monsieur Trassey, ou vous me réduiriez à y pénétrer en cachette, grâce à la complicité de Mme votre mère. Je n’en aurai pas besoin ?… Merci. Ceci me donne envie d’être indiscrète encore et de vous demander s’il ne se trouve pas dans votre bibliothèque des livres que je puisse lire.

— Mes livres sont à votre disposition, Mademoiselle, répondit Julien ; mais je dois vous prévenir que Mlle Reine dont la mère m’avait fait une demande analogue à la vôtre, goûte peu les ouvrages que je lui ai prêtés.

— Je déteste les récits de voyage, dit Reine, et en quoi voulez-vous que les Chinois du Père Huc m’intéressent ?

— Serait-ce la suite du voyage au Thibet du Père Huc, missionnaire apostolique, dont vous parlez ainsi ? demanda Cécile. J’ai lu et relu les deux premiers volumes qui m’ont laissé le vif désir de connaître les deux derniers que je n’ai pu me procurer.