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de ses bois, au centre, l’Épervière avec l’église neuve, la maison d’école et le parc de son château ; plus loin, se mirant dans les eaux de la Saône, les maisons de La Colonne, et enfin le vieux Gigny, ramassé autour de sa petite église romane, devenue une chapelle.

— Que devrait donc vous montrer Gigny pour que vous trouviez la peine de votre promenade bien récompensée ? demanda Julien à la moqueuse.

— Que sais-je ? répliqua-t-elle, quelque château dans le genre de ceux de Cormatin ou de Bresse-sur-Grosne, par exemple, et qui valût la peine d’être visité.

— Des châteaux ! reprit Julien, Gigny en avait autrefois ; la formation successive de ses hameaux est même due au groupement des populations rurales autour de ces centres de l’ancienne vie féodale. Ainsi Lampagny est assis sur le territoire de trois maisons de chasse seigneuriales. Les familles de Loye, de Naturel et de Corsaire qui possédaient ces pavillons se sont éteintes au début du xviiie siècle ; plus d’une pierre de ces constructions nobiliaires se retrouverait dans les murs rustiques des habitations que nous venons de longer. Le hameau de l’Épervière a mieux gardé son château ; mais ce n’est plus l’ancien château-fort à huit tours que les Piperia élevèrent là dès les premiers temps du moyen âge. Quant à la Colonne, elle n’a plus ni son camp romain ni sa Maison rouge, fort de briques construit plus tard au même emplacement et qui