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suivant pour constater ce que signifiait le rébus de l’avant-dernier.

— C’est de la paresse d’esprit, s’écria l’oncle Carloman avec une vivacité singulière. Tu es ici depuis cinq semaines. Tu as donc cinq numéros de ton journal. Les voilà tous là-bas sur le chiffonnier. Porte-les moi. Je veux que tu m’expliques chaque rébus l’un après l’autre.

Cécile se prêta au caprice du malade ; mais elle ne parvenait pas à établir un sens suivi à l’aide des mots épars que les dessins lui suggéraient.

— Bah ! disait l’oncle Carloman, je les ai tous compris à première vue, moi. Cherche… ingénie-toi…

Ce fut long. Il fallut toute la docilité de Cécile, son désir d’arracher son oncle à ses idées noires pour la stimuler. Enfin, à force de se reprendre, de tâtonner, elle vint à bout des cinq énigmes proposées et sa surprise fut grande lorsqu’elle vit son oncle jeter en l’air sa toque de velours noir d’un geste dégagé, guilleret.

— J’ai trouvé, s’écria-t-il, j’ai trouvé !

— Ah ! ah ! fit-elle en le menaçant gentiment du doigt, vous m’avez attrapée, mon oncle. Je gage que c’est moi qui ai travaillé pour votre compte et que vous n’auriez rien deviné de vous-même.

— Ne cherche pas d’explication à ce qui vient de m’échapper, ma petite. C’est un rébus plus compliqué que ceux de ton journal. Mais écoute : veux-tu contenter ton vieil oncle ?