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ment de sa nouvelle vie dans cette résidence de son goût, auprès d’un parent dont elle était chérie. Julien, qui avait perdu son ancienne gaucherie restait le plus sérieux des trois et représentait le modeste bon sens dans ce trio de causeurs. Pourtant il prenait tant de plaisir à ces entretiens qu’il lui arrivait d’en oublier l’heure où ses travaux l’appelaient au dehors, et c’était de la part de l’oncle et de la nièce une conspiration quotidienne pour réussir à le captiver ainsi. Quels bons rires lorsque Mme Trassey venait rappeler à son fils que son cheval tout sellé l’attendait depuis une demi-heure !

Les réunions du soir n’avaient pas cette intimité. Quelques personnes amies arrivaient vers huit heures, et deux tables à jeu rapprochées l’une de l’autre permettaient d’établir un boston. Mme Maudhuy et le maître de la maison, l’une par goût, le second pour donner l’exemple, prenaient toujours place au jeu. Cécile s’en dispensait dès que le nombre des visiteurs le lui permettait. Quant à Julien, il s’excusait sur son incapacité à manier cartes et jetons. Mme Trassey veillait au bien-être de chacun et revenait faire de petites pauses sous la lampe du guéridon où elle laissait son tricot dès qu’une prévoyance de bonne réception lui venait à l’esprit. Cécile travaillait aussi sous le rayon de cette lampe qui éclairait le livre que Julien tirait de sa poche dès que le boston était engagé.

Lorsque la famille Limet était au nombre de ces