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— Que pourrait-il y avoir encore ? dit Cécile dont le regard allait droit et pur de la figure contractée du vieillard à Julien qui rangeait ses registres à la hâte et se préparait à sortir.

— C’est que je serais peiné de vous voir vous traiter en étrangers, continua M. Maudhuy. Cécile, mon filleul a été un fils pour moi. C’est à son initiative que je dois le bien-être qui embellit mes dernières années et que je ne me serais pas avisé d’acquérir ; il n’y a pas une amélioration dans ma demeure, dans mes propriétés, et même dans mon être moral que je ne lui doive, et…

— Nul n’est obligé d’assister à son propre panégyrique, interrompit Julien d’un ton gai. On assure que les sots sont les seules gens à y prendre goût. Vous me mettez tellement mal à l’aise, mon parrain, que je vais en avoir une plus haute idée de mon petit mérite… Adieu donc. Je serai de retour vers sept heures du soir.

— Tu oublies, grand étourdi, le sujet de notre discussion de tout à l’heure.

Julien, qui avait déjà ouvert la porte, revint près du fauteuil du malade. Gagnée par la rondeur de ce débat, Cécile dit avec une pointe de malice :

— Ah ! ah ! mon oncle, ce filleul accompli vous tient tête quelquefois ?

— Oui, Mademoiselle, répondit Julien. J’ai mis peut-être plus de diplomatie que d’humilité à interrompre mon éloge. Tout panégyrique a ses ombres