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du panneau qui faisait face à son lit, jusqu’au bureau à cylindre, devant lequel Julien Trassey était assis et compulsait un registre chargé de comptes.

Il se leva pour saluer Cécile qui rougit d’avoir eu ce témoin de son intrusion cavalière.

— Qu’as-tu ? lui demanda son oncle. Puisque nous sommes entre nous trois, expliquons-nous une fois pour toutes. Que signifie cet air de défiance réciproque arboré tour à tour par chacun de vous ? Tu viens de faire trois pas en arrière après avoir aperçu Julien. Voilà pour ta part, Cécile. Hier soir c’est Julien qui ne t’a pas rendu une seule fois les menus services d’un voisin de table et qui n’a pas su te parler sans balbutier… Je n’ai pas deux procès à faire. Je sais que chez Julien, ce n’est qu’un peu de sauvagerie qui céderait vite si on lui donnait confiance. Mais toi, Cécile, qui as vu le monde et qui sais ce qu’on s’y rend d’égards mutuels, de bonnes apparences, tu n’as pas les mêmes excuses que lui. Avoue-moi franchement ce que tu as contre mon filleul ?

— Moi ! dit Cécile. J’ai contre M. Trassey… la petite honte d’avoir été surprise par lui en flagrant délit de gaminerie. Je croyais, mon oncle, que vous étiez seul à me voir si bien escalader les fenêtres.

— Et voilà tout ? demanda M. Maudhuy avec une insistance dans l’accent qui étendait la portée de cette question.