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XIV

Cécile se réveilla si tôt le lendemain qu’il était à peine six heures lorsqu’elle revint à petits pas par l’allée principale du parterre, après avoir fait le tour de l’enclos.

Son oncle l’avait tendrement abusée par cet envoi de fleurs et de fruits qui lui avait fait croire au succès complet de ses anciennes plantations. L’arbre de Judée avait bien poussé dans la cour du petit logis, transformée en pelouse ; quelques fraisiers des bois prospéraient encore dans les fourrés du labyrinthe et le cordon fleuri des pervenches serpentait des deux côtés de la charmille ; mais les boutures de rosiers n’avaient pas pris, et il n’y avait pas trace de pêchers en espaliers au mur neuf dont l’exposition au nord n’était pas assez favorable pour qu’on eût pris garde aux sauvageons semés par Cécile. Avaient-ils seulement paru hors de terre ?…

Après une vraie promenade de papillon, toute en zigzags capricieux, la jeune fille s’arrêta devant la pyramide d’arbustes qui tenait le milieu de la