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de partir pour Châlon, dit l’oncle Carloman en fronçant le sourcil, il n’a pas d’appétit non plus, je gage ?

— Je ne sais pas où Julien a passé, répondit Mme Trassey ; je le cherchais quand vous m’avez fait appeler.

— Il sera allé jusqu’à la remise surveiller la façon dont Jean arrange le cheval. Nannette va l’aller quérir.

— Non, monsieur, la remise est déjà fermée, le cheval pansé. Jean n’a pas vu mon fils depuis le moment où ces dames sont descendues de voiture devant la porte de la grand’rue.

— C’est intolérable ! cria le vieillard en bousculant devant lui les menus ustensiles de son couvert.

Voyant tout à coup en face de lui les yeux noirs de Cécile qui le suppliaient, il poursuivit d’un ton radouci :

— Tu vois, dès la première heure, ma petite, que ton oncle est un vieux grognon. Est-ce que tu as peur de moi ?

— Pas du tout, parce que je suis sûre que cette frayeur vous ferait tort, répondit Cécile.

— Je ne te comprends pas.

— Je gage que Mme Trassey m’entend, reprit Cécile. Vous vous fâchez un peu trop fort pour un convalescent, je l’avoue, mais c’est dans l’intérêt d’autrui, par pure bonté. Voilà ce que je voulais dire. Maintenant, ne vous inquiétez plus pour