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et si je refusais de vous le répéter, vous vous figureriez des choses pires. Le docteur s’étonnait que vous eussiez envoyé Julien au-devant de ces dames, après l’avoir éloigné sans motif dès l’arrivée de M. Charles Maudhuy. Il trouvait là une contradiction et me tracassait un peu pour tâcher d’apprendre si je me l’expliquais.

— Comment peut-il savoir que j’ai envoyé Julien à Lyon sans motif ? grommela M. Maudhuy en haussant les épaules.

— Monsieur, les gens sont libres de faire des suppositions d’après les apparences. Si, le lendemain de votre accident, Julien était allé à Lyon pour en ramener le chirurgien que vous avez appelé un mois plus tard seulement, son voyage aurait été explicable ; mais comme Julien n’a pu donner d’autre raison que des motifs d’affaires, le docteur a été en droit de penser que ce n’était là qu’un prétexte, et qu’en réalité vous aviez voulu empêcher votre neveu et mon fils de se voir. Julien a pensé de même, et moi aussi, monsieur. Qu’est-ce que vous craigniez donc entre eux ?

— J’avais la tête très faible, dit le malade, je ne savais encore comment je me tirerais de mon accident ; je voulais éviter les complications et garder la paix autour de moi.

— Mais alors, poursuivit Mme Trassey avec un peu d’hésitation, pourquoi n’avez-vous pas accepté l’offre de Julien qui voulait s’éloigner pendant le mois que les dames Maudhuy vont passer ici ? Ju-