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servantes le soin de venir s’informer des volontés de M. Maudhuy, sachant par expérience qu’il la ferait appeler en dernier ressort.

— Jeanne-Marie, dit le malade, voulez-vous reconduire M. Cruzillat ?

— Ah ! voilà bien des cérémonies, répartit le docteur. Bonsoir donc, mon cher ami. Je ne vous souhaite pas un bon sommeil. Votre œil, clair à merveille, m’annonce que vous ne dormirez point.

Un quart d’heure après, le timbre sonna plusieurs coups successifs. Mme Trassey s’excusa auprès du docteur qui l’avait tenue jusque-là en conciliabule forcé sur le pas de la porte d’entrée, lui en dehors sur la première marche du perron, elle à demi dans le vestibule. Après avoir pris congé, elle rentra au salon où elle trouva le malade crispé d’impatience.

— Comprenez-vous quelque chose à ce retard ? lui dit-il. Depuis une demi-heure ils devraient être ici. Que peut-il leur être arrivé ?

— Vous vous faites du mal, monsieur Maudhuy, en vous tourmentant ainsi, répondit Mme Trassey, qui énuméra toutes les causes prévoyables de ce retard sans pressentir, ainsi qu’il arrive toujours en cas de conjectures, le véritable motif qui avait attardé les voyageurs sur la route. Mais puisqu’il vous tarde tellement de voir ces dames, je me demande pourquoi vous ne leur avez pas laissé prendre le train de Sennecey. Elles seraient déjà ici.

— J’aimais mieux que Julien allât les chercher à Chalon, répondit M. Maudhuy.