Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIII

Le docteur Cruzillat avait remis à la dernière heure, ce jour-là, sa visite quotidienne à son malade ; s’il espérait assister ainsi à l’arrivée des Parisiennes, qui faisait événement à Sennecey, ce plan fut déçu par l’accueil qu’il reçut de M. Maudhuy.

Étendu sur son fauteuil de cuir, près d’une fenêtre du salon, le malade dérouta toutes les tentatives du docteur pour nouer la conversation de manière à paraître s’oublier jusqu’à l’arrivée de la voiture. Après avoir répondu par monosyllabes aux questions touchant à sa santé, il laissa tomber l’un après l’autre tous les sujets de causerie mis en avant, et comme le visiteur se résignait au monologue sans vouloir comprendre le sens de ce mutisme, M. Maudhuy, qui voyait l’heure s’avancer, fit sonner le timbre mis à sa portée et dit à M. Cruzillat :

— Excusez-moi. Je suis fatigué et je voudrais sommeiller quelques instants avant l’arrivée de mes voyageuses.

Mme Trassey entra ; elle ne laissait guère aux