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me confier les guides ; je maintiendrai le cheval.

Julien fit d’abord rétrograder la voiture en ligne sur la chaussée, puis il descendit dans le fossé ; il y resta au moins cinq minutes, et, quand il reparut, ce fut sans être suivi par Claude Costet. Cécile remarqua en lui une expression soucieuse pendant qu’il venait fouiller dans le coffre pratiqué sous le siège de la jardinière. Il en tira un écrin un peu volumineux.

— Monsieur, qu’a donc ce pauvre homme ? lui demanda Cécile.

— Il a été piqué à la cheville, et, je le crains, par une mouche charbonneuse. Le bouton est déjà noirâtre, le pied un peu gonflé ; voilà pourquoi il ne pouvait marcher. Par bonheur, j’ai toujours avec moi cette petite pharmacie de campagne. Je vais ouvrir, débrider la piqure, la cautériser à l’ammoniaque ou à l’acide phénique, la faire saigner un peu. Il vaut mieux que le patient ait un chirurgien novice que d’attendre trois quarts d’heure plus tard l’office d’un vrai médecin.

— Monsieur, puis-je vous aider ?

Mais Julien ne répondit pas à cette offre de Cécile ; après cette explication donnée à la hâte, il s’était empressé de redescendre dans le fossé pour y remplir sa mission charitable.

Mme Maudhuy s’opposa au vœu de sa fille ; cette histoire de mouche charbonneuse la terrorisait ; elle ne se croyait pas elle-même en sûreté sur cette route où des milliers d’insectes tournoyaient aux