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moustache blonde les dents courtes et perlées de race bourguignonne, je suis Julien Trassey, filleul de M. Maudhuy, et tout à fait son serviteur et le vôtre.

Sans attendre que Mme Maudhuy s’excusât, le jeune homme la quitta pour aller déposer dans une jardinière arrêtée sous les arbres de la cour la valis dont il avait été nanti si lestement, et il présidât ensuite au chargement des bagages sur cette voiture, qui, au delà de ses deux sièges, offrait un emplacement assez vaste pour loger plus de colis que les voyageurs n’en avaient apporté. Pour aider à caser les malles, Julien Trassey avait sauté à l’arrière de la voiture, malgré les instances du facteur qui lui disait d’un ton respectueux :

— Laissez-moi faire tout seul, monsieur Trassey ce n’est pas là de l’ouvrage pour vous.

Mais le jeune homme enlevait les malles avec une aisance robuste et, en un instant, elles furent fixées. Il s’occupa ensuite de relever le siège de devant qui se repliait à moitié pour donner passage jusqu’au second banc mobile, ajouté pour la circonstance, chacun de ces sièges ne comportant que deux places.

— J’ai débuté par une bévue, disait pendant ce temps Mme Maudhuy à sa fille. Je me demande ce qu’il vaudrait mieux faire quand je serai assise à côté de lui, ou laisser tomber l’incident ou m’excuser sur une distraction. Le cas est embarrassant.

— Je crois, mère, que vous y ajoutez plus d’im-