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sais capable de tout laisser griller au soleil de juillet. Comme mon rôle est de l’empêcher de périr d’ennui dans sa solitude, j’inspecterai votre jardin, je l’arroserai, ni trop ni trop peu. Oh ! vous pouvez vous fier à mon désir de vous entendre dire au retour que rien n’a souffert par ma faute. Alors si, par ricochet, en pensant à vos plantes, il vous arrive de songer à moi…, je vous en serai très reconnaissant.

On sait ce que sont ces trajets de sept ou huit heures en chemin de fer pendant les fortes chaleurs de l’été. Mme Maudhuy fut bientôt accablée au point de sommeiller dans son coin de wagon. Cécile regarda défiler à sa droite les paysages fugitifs que le train parcourait. Elle régalait ses yeux de ces tableaux mouvants, des épisodes de moissons qu’on retrouvait tout le long de la ligne. Elle rêvait à Sennecey, à l’accueil qui l’y attendait ; elle éprouvait des impatiences de marcher, de courir, de respirer l’air des champs qu’elle accusait de ne pas vouloir pénétrer par la fenêtre du wagon qui ne laissait arriver jusqu’à elle que la fumée de la locomotive et la poussière de la voie, dorée au passage par le soleil.

Après l’arrêt du dîner à Dijon, Mme Maudhuy se sentit ranimée, rafraîchie et, quand le train reprit sa marche, elle donna ses dernières instructions à sa fille sur la conduite à tenir avec les gens de Sennecey.

Les Trassey, mère et fils, étaient des adversaires