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onctueuse, l’âpreté du fond paraît pourtant. Ce sont de bien petits détails, mais significatifs. Souviens-toi, mère, comment l’autre soir il a refusé l’aumône à ce vieillard tout cassé, et comme il a dit que ces pauvres diables abusaient de la faculté de vieillir et d’être hideux. Souviens-toi de ce qu’il nous a conté en voyant passer un équipage fringant. Il y avait dans cette voiture un homme qu’il a salué très bas ; M. Develt nous a nommé cet homme-là qui, d’après lui et Charles, s’est enrichi d’une façon peu honnête ; il ne trouvait qu’à vanter sa dextérité, et il avait salué ce fripon, honoré d’en recevoir en échange un petit signe du bout des doigts… Tiens, mère, après tout, je crois que j’ai moins de préventions contre M. Develt que contre le mariage. Ce que j’apprécie le plus au monde, c’est la douceur des rapports journaliers, et je me défends, parce que mon instinct m’avertit que M. Develt est semblable aux autres hommes, que ses sentiments sont tout à fait masculins.

— Qu’entends-tu par là, mon enfant ? Que peux tu connaître des différences que la nature et l’éducation établissent ou non entre les hommes et les femmes ? Tu ne m’as jamais quittée, et je ne vois que ton frère d’après lequel il te soit possible de préjuger ce que peuvent être les jeunes hommes de son âge.

— Oui, mais cela suffit si je retrouve chez ceux-ci les idées, les expressions qui, venant de Charles, blessent quelque chose en moi, Oh ma chère ma-