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du balcon. Elle restait donc à écouter M. Develt qui faisait l’aimable et se développait dans le rôle sentimental qu’il avait essayé le soir de la promenade au Bois de Boulogne.

Lorsque le jeune homme eut pris congé vers dix heures et demie, et que la mère et ses deux enfants se retrouvèrent seuls au salon, Cécile regarda son frère avec un peu de malice et lui dit d’un ton enjoué :

— Je n’avais donc pas aussi tort que tu le prétendais quand je te priais d’aller relever mère de sa garde. Vous vous êtes arrangés tous les deux pour me ménager mon tour de faction.

— J’ignore, dit Charles avec dépit, où ma sœur va chercher de telles comparaisons soldatesques, mais ce que je sais bien, mère, c’est que si Cécile continue à faire la niaise de cette façon, vous ne réussirez jamais à la marier.

Il fallut ce dernier mot pour éclairer la situation aux yeux de la jeune fille ; mais elle n’eut pas le temps de manifester son sentiment sur cette révélation, car Mme Maudhuy prit son fils par le bras et le conduisit doucement hors du salon en le sermonnant tout bas. Cécile entendit ces mots entrecoupés :

— Toujours trop prompt… C’est à moi seule qu’il appartenait…

Quand Mme Maudhuy, après avoir refermé la porte sur Charles, revint vers son fauteuil avec la gravité émue d’une mère qui doit entretenir sa fille