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d’avoir accepté au premier mot de Charles.

Mme Maudhuy répondit avec empressement :

— M. Develt a refusé d’abord, crois-le bien. C’est un jeune homme délicat et d’éducation parfaite. C’est Charles qui a insisté de façon à rendre ce refus impossible. J’aurais préféré, à tous les points de vue, que ton frère ne précipitât pas ainsi… les choses ; mais puisque c’est fait, il s’agit de s’en tirer le mieux possible. Quand tu auras fini de donner tes ordres et d’inspecter le couvert, tu changeras de robe, n’est-ce pas ?

— Ah ! çà, qu’avez-vous donc tous les deux, Charles et toi, contre ma robe de toile bleue qui vous plaisait encore hier ? Est-ce que vous vous êtes donné le mot ?

Cette question, que Cécile faisait gaiement, laissa Mme Maudhuy interdite. La jeune fille insistant, sa mère l’embrassa et la quitta pour retourner au salon après lui avoir laissé ces mots pour adieu :

— Que tu es enfant, Cécile, et qui croirait que tu vas avoir vingt et un ans !

Le dîner fit honneur à la direction de Cécile et la soirée se passa sur le balcon. Il y eut, de la part de Mme Maudhuy et de Charles, une tendance à s’isoler en tête à tête qui laissait souvent Cécile seule avec le visiteur au coin où était installé une sorte de berceau abritant des sièges en fer. La jeune fille ne pouvait sans affectation rappeler sa mère ou la suivre chaque fois que Mme Maudhuy se levait pour se promener avec Charles à l’autre bout