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l’ami de ton frère pour s’offenser de nous voir agir sans façon avec lui. Tu devrais bien aller finir dans ta chambre ce rangement de tes livres que tu avais commencé ce matin.

Cécile n’entendit pas malice à ce conseil maternel et elle terminait vers six heures l’alignement de sa dernière rangée de livres lorsque Charles entra dans sa chambre.

— Tu ne vas pas paraître au dîner la tête grise de poussière, comme la voilà, lui dit-il. Quelle idée t’a prise de secouer tous tes bouquins ?

— Ne gronde pas, mon petit frère. Quand on part pour quelque temps, il faut laisser tout en bon ordre derrière soi si l’on ne veut retrouver les choses dans un piteux état. Mais rassure-toi, je compte donner un coup de brosse à mes cheveux, et ce ne sera pas du luxe que d’user un peu de savon pour mes mains qui ont récolté aussi une bonne couche de poussière à remuer tant de livres et à essuyer les rayons de ma bibliothèque.

— Mais tu changeras de robe, j’espère ?

— Pourquoi donc ? je n’ai pas fait un ouvrage assez malpropre pour me tacher.

— Mais elle n’est pas convenable, ta robe de toile gros bleu. Nous avons à dîner Albert Develt.

— Comment ! il est encore là ! s’écria la jeune fille avec une expression qui tenait plus de l’impatience que de la cordialité. Il y a donc plus de deux heures qu’il tient mère au salon. Tu l’y as retrouvé et tu as cru faire merveille en l’invitant à rester.