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d’ouate tout humide, puis au-dessous, un bouquet de roses entouré en guise de verdure de feuilles d’arbre de Judée qu’étoilait un cordon de pervenches.

— Ah ! les rosiers du labyrinthe, les pervenches de la charmille et l’arbre du petit logis ! s’écria Cécile en battant des mains.

La seconde caisse contenait douze pêches si soigneusement emballées qu’elles n’avaient pas perdu la fleur de leur duvet. Un panier de fraises des bois, pointues et parfumées, apparut sous le lit de fougères qui tapissait le troisième colis.

— Toutes mes plantations auraient donc réussi ! disait Cécile en allant des beaux fruits aux fleurs arrivées fraîches, grâce à l’ingéniosité de leur emballage, sans se lasser de les admirer. Je crois bien que mon oncle me flatte ; mais que c’est gracieux de sa part que de me répondre par des preuves !

Tout à coup, une crainte glaça sa joie.

— Que va penser Charles ? demanda-t-elle.

— Il a une lettre pour lui seul, répondit Mme Maudhuy avec quelque contrainte. L’oncle Carloman est trop avisé pour exposer l’un de vous à devenir jaloux de l’autre.

En effet, Charles prit en bonne part ce présent de fleurs et de fruits, grâce à la mission dont la lettre de son oncle le chargeait personnellement. Il n’était pas même question, dans cette lettre, de la babiole d’envoi parti en même temps, mais de choses plus sérieuses. L’oncle Carloman priait son neveu de lui acheter une voiture de malade et un