Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lorsque, après avoir changé de costume, la mère et la fille rentrèrent à la salle à manger au moment du dîner, elles y trouvèrent Charles qui tenait encore la lettre de sa sœur à la main.

— Eh bien ! lui demanda en souriant Mme Maudhuy.

Il répondit d’un air sarcastique :

— Nous parlerons plus tard de ce chef-d’œuvre épistolaire. Il ne nous reste que juste le temps de dîner.

Puis il déplia sa serviette d’un coup sec, et tout le temps que durèrent les allées et venues de la bonne autour de la table, il servit sa mère et sa sœur sans leur adresser la parole ; mais il était impossible de se méprendre à l’irritation que révélaient ses gestes saccadés, ses maladresses rageuses qui renversaient les menus objets autour de lui, et le pli amer creusé autour de ses sourcils.

Le regard de Mme Maudhuy s’adressait à Cécile pour lui demander :

— Qu’a-t-il donc ?

Et les yeux noirs de la jeune fille répondaient avec sympathie pour cette inquiétude :

— Je l’ignore… un de ses caprices accoutumés. Ne vous en tourmentez pas, bonne mère.

Au dessert, Mme Maudhuy songea qu’Albert Develt allait bientôt arriver ; elle avait hâte de dissiper ce nuage sous peine de gâter la soirée. Il suffit en effet, dans une partie qui réunit peu de personnes,