Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aiment les fêtes ; mais pour moi, c’est un grand désert de moellons superposés qui interceptent la vue du ciel. Depuis deux ans, par bonheur, nous sommes mieux logés qu’autrefois. Je pâlissais, le médecin disait que je devenais anémique dans notre entresol étouffé de la rue de Trévise. Nous sommes venus nous loger à un cinquième étage qui donne sur un square. Là, j’ai un peu d’air et, relativement, un grand espace devant moi. C’est contrariant pour Charles d’avoir plus de chemin à faire en quittant son bureau, et aussi de monter cinq étages ; quant à moi, cette nouvelle installation m’a guérie. Je me suis fait un petit jardin sur le balcon, je vois verdoyer les marronniers du square. Mes couleurs d’autrefois sont revenues.

« Voilà, mon cher oncle, tout ce que je veux vous dire aujourd’hui, non pas que je sois à bout de ma prose, mais parce que c’en est assez et même trop à lire à la fois pour un malade. Voyez, je vous prie, à travers les insignifiances de ma lettre, mon vif désir de vous distraire, puis la preuve de ma reconnaissance pour votre demande si flatteuse d’un mot de moi, et enfin l’expression de mon respectueux attachement.

Cécile Maudhuy. »