Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Maudhuy les dicte pour nous apprendre que son état ne s’aggrave pas et que par conséquent nous n’avons pas à bouger d’ici.

Chaque semaine en effet une lettre arrivait de Sennecey et apportait à l’adresse de Mme Maudhuy des nouvelles du blessé ; mais cette lettre n’était qu’une série de phrases détachées relatant les périodes par lesquelles passait le malade. Elles étaient tracées d’une écriture fine, élégante et signées de la grosse écriture de l’oncle Carloman qui, s’il n’y mettait de sa main autre chose que son nom, se donnait la peine de l’accompagner du paraphe compliqué dont il avait l’habitude.

Mme Maudhuy répondait chaque semaine, aussitôt après la réception du bulletin ; mais elle ne pouvait que répéter les mêmes vœux de guérison et elle commençait à être au bout de ses formules, à force de les retourner, lorsque le bulletin de la quatrième semaine lui apporta une surprise.

Après l’annonce de la visite d’un célèbre chirurgien de Lyon appelé pour contrôler le traitement du docteur Cruzillat dont la lenteur avait exaspéré le malade, le bulletin constatait l’approbation donnée par cette sommité médicale à toutes les prescriptions du médecin de Sennecey, et cela, à la honte du patient trop impatient.

Ces derniers mots avaient été ajoutés par l’oncle Carloman et au-dessous de la signature qui les suivait il avait écrit :

« Une lettre de Cécile me distrairait.