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nutes de sommeil. J’ai même eu le temps de penser un peu à toi. Tu me parlais de rester plusieurs jours ici… Tu ne doutes pas du plaisir que j’ai à t’y voir ; mais tu as si vite quitté Paris que tu n’as pu obtenir de ton patron un congé régulier, je le gage.

— Oh ! dit Charles, mon ami intime qui est mon second au bureau s’est chargé de mes excuses et fera ma besogne en mon absence. De plus, j’ai écrit hier d’ici à mon patron.

— Très bien, j’aime à te savoir régulier dans tes démarches. Mais à quoi bon perdre ton temps ici ? Tu m’as vu, tu dois être rassuré sur les suites de mon accident. Tu me ferais un sacrifice en me donnant une semaine ou deux et tu t’ennuierais à périr. Pas de compliment. Entre nous, à quoi bon ? Quelque vieux que je sois, je me rends compte des choses. Je pense donc que tu feras bien d’aller rejoindre à Châlon l’express de demain matin, et voici pour les frais de tout ton voyage.

Charles refusa d’accepter le billet de banque de cinq cents francs que son oncle lui tendait après l’avoir pris sous sa pile d’oreillers.

— Pas de fausse délicatesse, lui dit M. Maudhuy d’un ton qui commandait l’obéissance. Je ne puis pas admettre qu’un voyage fait pour moi coûte quelque chose à mon neveu. Si tu refuses, c’est bon. Si tu acceptes cet argent tout simplement, ainsi que je te l’offre, il me reste quelque chose à te dire.