Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quart d’heure. Nous n’avons pas fini ensemble pour aujourd’hui.

Le malade tourna sa tête du côté du mur et il ne resta plus à Charles pour toute distraction qu’un examen de tout ce qui l’entourait.

L’embellissement de la maison s’était arrêté au rez-de-chaussée. Charles avait trouvé dans la chambre qu’il occupait au premier étage les mêmes meubles qu’il y avait connus autrefois. Il revoyait chez son oncle l’ancien mobilier style premier empire, à moulures en griffes de sphinx et à cuivres prétentieux. Le velours d’Utrecht qui garnissait les chaises à dossiers en lyre et les coussins de plumes du sec canapé était seulement un peu plus rapé qu’autrefois ; ses rosaces d’un vert olive tournaient au noir sur le fond frappé qui jaunissait par contraste ; mais tout était à sa place consacrée par l’usage. Sur la cheminée en bois peint figurant un marbre noir veiné de blanc, la pendule sous globe de verre représentant les trois Horaces jurant sur le faisceau de leurs trois épées ; puis deux vases de porcelaine en forme d’urnes contenant des fleurs artificielles en cire, vases et bouquets protégés par des globes fixés sur un socle en bois noir et entourés d’une chenille rouge ; et entre ces objets destinés à la décoration, deux flambeaux de cuivre, hauts et massifs, à ciselures fines, et de forme redevenue à la mode.

Le bureau à cylindre près de la fenêtre était surmonté d’une quantité de photographies serties dans