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l’en félicitant que Charles débuta après les premiers propos incohérents qu’ils avaient échangés.

— Oui, lui dit le blessé, s’il y a eu du mal, la peur l’a encore surpassé, mais ce n’est pas à moi de m’en plaindre, puisque je dois à cet accident d’être rapproché de ma famille.

Charles s’embarquant dans l’apologie de la délicatesse de sentiment qui avait dicté sa conduite et celle des siens, M. Maudhuy reprit :

— C’est perdre ses paroles que de raisonner sur les choses passées. Donne-moi plutôt des détails sur ta sœur, sur ta mère.

Le neveu s’empressa de faire les honneurs de sa famille, sans manquer d’ajouter que la discrétion seule avait empêché sa mère et sa sœur de venir avec lui. Mais avec quel empressement elles se mettraient en route si elles pensaient rendre ainsi plus agréable à leur parent le temps de sa convalescence !

M. Carloman Maudhuy toussa, regarda ses mains étendues devant lui, mais n’encouragea point cette ouverture. Il sembla même à Charles que les sourcils broussailleux de son oncle s’étaient un instant rejoints pendant que les coins de ses lèvres s’abaissaient, mais ces signes improbateurs s’effacèrent vite, et le blessé demanda :

— Quel âge a maintenant Cécile ?

— Vingt et un ans dans deux mois, répondit Charles.

— Déjà ! Oh ! comme cela nous repousse loin,