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j’ai pensé à ce que je veux faire aujourd’hui. Dites-moi, où est mon neveu ?

— Je ne l’ai pas vu depuis hier au soir ; j’étais déjà dans votre chambre quand il est revenu de chez M. Limet.

— C’est juste… Eh bien, vous me l’amènerez après son déjeuner.

— Vous amener qui ? votre neveu ? dit le docteur Cruzillat qui venait d’entrer dans la chambre du malade. Mais vous me demanderez, je suppose, si je trouve la chose opportune. Je n’ai pas envie que vous compromettiez mon traitement en vous donnant un accès de fièvre chaque jour.

— Bah ! docteur, dit le blessé, pansez-moi, faites votre affaire et laissez-moi traiter les miennes à ma guise.

— Ah ! ah ! fit M. Cruzillat, vous me tenez tête. C’est signe que vous allez déjà mieux. Dès que le caractère reparaît, c’est que la maladie diminue. En effet, voici un bon pouls, et quant à l’œil… — le docteur se penchait sur son malade : — l’œil est bien malin ce matin.

Les premiers moments de l’entrevue entre M. Maudhuy et Charles furent très confus. Le neveu, qui était entré à petits pas et avec une figure de circonstance, fut saisi de trouver le blessé capable de lui rendre l’accolade de la bienvenue. Le buste relevé par ses oreillers, tout blanc dans sa toilette de malade soigneusement faite, le septuagénaire avait bon air et presque bonne mine, et c’est en