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de la maison, s’achemina vers un petit boudoir qu’elle croyait solitaire, pensant que Paule l’y suivait. Elle fut surprise d’y trouver Lina qu’elle avait oubliée pendant l’incident si heureusement conjuré. La jeune fille était assise entre Madame de Livaur et M. Chainay et elle causait avec Julien Deval qui ne l’avait pas quittée de la soirée. Cette insistance du jeune avocat rappela à Suzanne les questions que Madame Demaux lui avait faites à Bellecour, et elle se promit d’avoir le vrai mot des sentiments de Julien, car elle était plus jalouse du bonheur de Lina, que possédée par sa rancune ; elle n’affecta donc aucun mécontentement de cet à-parté consacré par la présence de Madame de Livaur, et elle parut s’intéresser à la conversation de ce petit cercle jusqu’au moment où Paule Vassier vint la rejoindre, délivrée de la crainte d’être observée, car Madame de Craye avait pris congé.

En voyant arriver la maîtresse de la maison, Madame Brülher prétendit avoir à réparer quelque chose à sa coiffure, et toutes les deux passèrent dans la chambre à coucher.

Dès qu’elles furent seules, le premier mouvement de Paule Vassier fut d’embrasser Suzanne en fondant en larmes.

— Quel enfantillage ! dit Suzanne en lui ren-