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ritable devrait bien avertir Madame Vassier que les assiduités de M. Czreski la compromettent beaucoup. Partout où elle est, il se montre. Je viens encore de l’apercevoir rôdant de ce côté.

— Mais, Madame, dit Suzanne, rien ne dit qu’il soit ici pour elle ?

— Eh ! que vient-elle faire à Bellecour sinon s’y faire regarder ?

— À ce compte, Madame, vous et moi nous pouvons être soupçonnées d’y être conduites par le même motif ?

— Vous me faites bien de la peine, répondit Madame Demaux en secouant la tête mélancoliquement et en montrant le blanc de ses yeux, tant elle élevait les prunelles vers le ciel comme pour protester de l’innocence de ses critiques. Vous paraissez croire que j’éprouve du plaisir à blâmer cette pauvre jeune femme. C’est mon affection pour Madame Vassier qui me porte à m’occuper de ses intérêts. Je ne suis pas sévère du tout. Je suis même connue pour mon indulgence. Je sais compatir aux faiblesses humaines. Je sais combien le cœur d’une femme est facile à blesser, et c’est pour cela que je voudrais qu’on éclairât les personnes inexpérimentées dont la vigilance s’endort. Ce n’est pas moi qui parlerais si vite, comme Madame de Craye, de