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pour ne pas aimer beaucoup la nouvelle venue, dit, au bout d’un quart d’heure, que sa fille avait besoin de dormir et partit suivie de la nourrice. Madame Brülher eût désiré s’esquiver aussi, mais Lina s’était éloignée de quelques pas pour assister à un grand concours de sauterie à la corde, et Suzanne ne pouvait la rappeler sans être impolie envers Madame Demaux ; elle resta donc et subit un de ces interrogatoires par faits et articles, que les femmes de l’espèce de Madame Demaux se permettent avec tout le monde, sous le fallacieux prétexte d’un grand intérêt pour les patients soumis à ce supplice. Il ne fut pas difficile à Suzanne de deviner qu’à la curiosité naturelle de la sœur de Julien Deval, se joignaient des vues particulières. Avec une brusquerie qui singeait la franchise, Madame Demaux s’enquit de la position de Lina, des avantages que comptait lui faire sa tante, et enfin elle conclut en disant qu’il y avait deux mariages à faire dans la maison Brülher et deux heureux en perspective qui trouveraient bien des jaloux.

Une telle importunité paraîtrait bien indiscrète et même inconvenante à Paris, où la vie privée est plus cachée qu’en province et où le type de Madame Demaux est presque inconnu.