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paroles auxquelles Paule Vassier répliquait un peu de travers, en propos interrompus, tant elle était distraite.

Un gros ballon, lancé par un enfant étourdi et qui vint justement frapper Suzanne entre les deux épaules, lui fit faire un brusque soubresaut qui servit sa curiosité. Si son mouvement fut instinctif, elle eut la présence d’esprit d’en profiter, et elle aperçut de l’autre côté de l’allée, à vingt pas à droite environ, Christian Czreski assis sous un arbre et regardant Paule Vassier. Cette station à Bellecour d’un homme qui faisait profession de dédaigner la musique militaire et ces réunions si mêlées expliquait assez l’émotion de la jeune femme. La vue de Suzanne qu’il n’avait pas reconnue, n’apercevant d’abord que ses épaules, contraria Christian, car il se leva au même instant et s’éloigna.

S’esquiver en homme surpris, c’était un nouvel aveu, mais Christian Czreski n’en était pas à sa première maladresse et Suzanne sourit en s’apercevant que son ami d’enfance n’avait pas fait de progrès en tactique amoureuse. Heureusement pour les deux jeunes femmes qui ne savaient que se dire, Madame Demaux survint qui se jeta dans un bavardage sans commencement ni fin. Madame Vassier, ayant ses raisons