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sa sympathie. Elles causèrent amicalement ; Suzanne donna tout de suite un tour familier, à cette conversation à laquelle Lina prit part à de rares intervalles, car la jeune fille, à Lyon depuis un mois, avait renoncé à son caprice de mutisme par le conseil de sa tante ; seulement, afin que la transition fût vraisemblable, elle parlait peu, ayant l’air de chercher ses paroles en personne peu accoutumée à manier la langue française.

Au bout d’une demi-heure, Suzanne s’aperçut que Paule Vassier, d’abord toute à la conversation, devenait préoccupée, songeuse, rougissait de temps à autre en regardant, comme malgré elle, un point que son interlocutrice ne pouvait voir sans se tourner complétement sur son fauteuil. Madame Brülher fut plus gênée que la jeune femme en devinant qu’elle l’embarrassait, et malgré elle, la causerie languit. Si elle n’avait craint de paraître susceptible, elle ´ serait partie par discrétion. Puis enfin, comme la curiosité féminine ne perd jamais ses droits, elle fut tentée de regarder ce qui occupait tant Paule Vassier. Mais le moyen de se retourner sans dire à sa nouvelle amie : « Je veux savoir ce qui vous trouble ! » Elle restait donc immobile, jetant de temps à autre quelques