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pagnie ne s’y montrent guère, à moins qu’elles de n’aient des enfants à promener, car si le parc la Tête-d’Or est le Bois de Boulogne de Lyon, Bellecour en est les Tuileries.

C’est aussi le Boulevard Italien ; tout homme marquant à Lyon dans l’administration, la magistrature, les arts ou les lettres traverse au moins une fois par jour Bellecour. Cette place est un point central entre les Terreaux, Perrache, la Guillotière et le quartier Saint-Jean. On y passe les revues militaires dans l’immense zone réservée en deçà des jardins, qui ne forment qu’une bande de verdure flanquée de quatre allées d’arbres, de la Charité à l’état-major de la place. C’est au milieu d’un des massifs que se groupe le cercle des musiciens, et l’heure du concert journalier réunit une foule nombreuse qui, suivant des habitudes consacrées, s’est choisi des points de repère très-distincts.

Dans l’allée de platanes la plus voisine de la rue Bourbon, passe et repasse l’escadron volant des beautés légères qui rivalisent de toilettes et d’extravagantes allures, là comme partout ; cette allée leur est tacitement réservée, comme le côté opposé, en face du bassin, est acquis aux jeunes mères qui surveillent les jeux de leurs enfants. Ici, les mines hardies et les œillades provocantes ;