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mouvement qui le fait tinter à chaque pas ; laissant sur leur passage une douce odeur laiteuse, elles rentrent à la ferme qui est une vraie ferme avec son étable gardée par d’énormes chiens, ses vachères à jupon court qui servent des bols de lait fumant sous la feuillée, et à côté du bol, des quartiers de pain noir qui font le régal des promeneurs. Mais pour les estomacs plus difficiles, voici au bord du lac le joli châlet de Grand. On y trouve tous les raffinements de la gastronomie, et l’on y dine sous la véranda de bois découpé en plongeant du regard sur le lac sillonné par cent canots, avec le coteau de Saint-Clair pour perspective.

De quelque côté qu’on visite le parc de la Tête-d’Or, il mérite l’attention. La partie des serres est entourée d’immenses corbeilles de fleurs harmonieusement groupées. Sous les verrières qui protégent les plantes du tropique, l’intelligente direction a placé les êtres qui vivent dans ce climat enchanté. Des aras et des perroquets perchent à côté des plantes superbes de leur patrie, et dans cette atmosphère chaude qui leur convient, reposant leurs regards sur cette végétation luxuriante au sein de laquelle ils sont nés, ils gardent toute leur vitalité, toute la beauté de leur plumage qui se ternit et s’efface toujours