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pensé. Je serais désolé de manquer à une jeune fille, même ne la connaissant point. J’ai salué Madame Brülher au parc hier, mais je ne suis pas allé chez elle. J’attends pour m’y présenter le retour de mon père qui est encore aux eaux.

— C’est singulier ! dit Joannis de Craye, M. Deval qui avait peut-être de bonnes raisons pour n’être pas bien accueilli à Sainte-Foy a été du premier dîner, et vous qui avez tutoyé Mademoiselle de Livaur, quand elle était petite fille, et qui êtes resté l’ami de Madame Brülher, vous n’êtes pas allé la voir depuis un mois qu’elle est de retour ?

Christian Czreski se mordit les lèvres ; puis au bout d’un instant, avec une aisance et une hauteur patriciennes, il changea de propos sans répondre à cette question trop directe. Julien Deval comprit qu’il existait un sujet de mésintelligence entre Suzanne et celui qu’il croyait son rival, mais il ne put deviner de quel côté étaient les torts et de quel côté la rancune. Le fait lui suffisait en lui-même et il venait de lui être acquis ; il en prit acte avec plaisir.

Pendant qu’on s’occupait ainsi d’elle, Madame Brülher essayait de réconcilier sa nièce avec la vie lyonnaise et tentait de lui faire abandonner ses premières impressions défavorables à la ville