Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

la faute de la couturière, croyez-le, Joannis Je gage vous dessiner un costume aussi piquant que ceux de Marcellin, planter au-dessus une tête bien allemande, et vous lui trouverez un faux air d’uniforme de pensionnaire.

— Faites ! faites ! cria-t-on à Christian dont on connaissait le talent de dessinateur.

On rentra au salon. Le jeune homme s’exécuta de bonne grâce, et en quelques coups de crayon, il dessina une figure langoureuse et nuageuse dont l’expression donnait un air lamentable et passé aux affiquets excentriques dont il l’avait entourée. Le vélin passa de main en main ; l’on rit beaucoup de cette spirituellę saillie, mais Julien, qui avait vu Lina de plus près que tous ces jeunes gens, dit à Christian :

« Si la caricature est fort réussie, elle est tout à fait de fantaisie, car Mademoiselle Brülher ne lui ressemble en rien et elle est femme à porter la toilette aussi intrépidement qu’une Française. Vous ne l’avez donc pas encore vue, vous, un habitué de la maison ?

— Je n’ai pas voulu faire la caricature de cette jeune personne, répondit Christian dont les instincts nobles s’éveillèrent à ce soupçon ; j’ai dessiné une allemande et pas précisément Mademoiselle Brülher à laquelle je n’ai pas