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Pour un membre de cette grande famille des sots, si un bel équipage est un mérite, une toilette réussie en est un presque aussi digne d’éloge, et Joannis de Craye prétendit qu’on faisait tort à Madame Brülher en ne louant que sa calèche anglaise et en ne disant mot de son costume gris et rose qu’aucune couturière de Lyon n’aurait osé rêver, et à son tour, il décrivit toutes les parties de ce costume avec l’aisance d’une personne du métier.

Christian haussa les épaules. Les questions de chiffons occupent peu les hommes de cheval qui ajoutent plus d’importance à une boucle de harnais qu’aux nœuds d’une robe de femme. Joannis se récria sur une telle inintelligence des belles choses, et répéta que la toilette de Madame Brülher était un adorable chef-d’œuvre, mais que celle de sa nièce était manquée.

« On avait oublié peut-être de la traduire en français, dit Christian.

— C’est cela ! répondit Joannis fier de faire de la littérature une fois dans sa vie, elle était fade comme les tartines de la Charlotte de Goethe. Du blanc, du blanc et encore du blanc !

— C’est cela ! Trop d’innocence et de poésie germaniques à la clé ! répliqua Christian qui était volontiers assez moqueur. Mais ce n’est pas